Ligne Staline
La Ligne Staline et la zone fortifiée d'Ostrov
Au XXe siècle la ligne Staline, était l'un des systèmes de fortifications militaires et techniques les plus puissants, à égalité avec la «ligne Maginot» française, la «ligne Siegfried» allemande, la «ligne Mannerheim» finlandaise.
Historique de sa création:
La ligne Staline datant des années 1930 est un système de défense de l'ancienne frontière de l'URSS (jusqu'en 1939) s'étendant sur 1850 km de l'isthme de Carélie aux rives de la mer Noire, dont 1200 km de étaient des zones fortifiées . Curieusement en Union soviétique, ces fortifications n'ont jamais été officiellement appelées "ligne Staline". L'appellation venant de la propagande allemande et de la presse occidentale, est parue pour la première fois en décembre 1936 dans un article du journal russe Segodnia, publié en Lettonie. Cet article a ensuite été repris dans le journal britannique "Daily Express", ensuite le terme "Ligne de Staline" s'est généralisé.
Statue de Staline a l'entrée du musée (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
La construction des 13 premières fortifications (UR) a commencé en 1928: Carélie, Kingisepp, Pskov, Polotsk, Minsk, Mozyr, Korosten, Kiev, Novograd-Volynsky, Letichevsky, Mogilyev-Podolsky, Rybnitsky, Tiraspol.
Les fortifications avaient une longueur de 50 à 150 km le long de la frontière, comprenant des positions avancées et des obstacles sur 12 km de profondeur et des positions principales d'environ 4 km de profondeur. Chaque fois que cela était possible, les flancs des UR étaient couverts d'obstacles naturels et chaque UR devait protéger une route importante.
Canons sur le terrain du musée (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
En 1938, on commença à construire 8 nouvelles zones fortifiées entre les zones existantes afin de combler les lacunes de la ligne de défense frontalière: Ostrov , Sebej , Sloutsk , Chepetsk , Iziaslav , Staro-Konstantinov , Ostropolskie et les zones fortifiées de Kamenets-Podolski.
D'après des données allemandes après la prise de la ligne Staline en 1941, il y avait:
142 casemates et positions d'artillerie de campagne (calibre 76 mm);
248 casemates et bunkers pour canons antichars (calibre 45 mm) sur cette ligne (hors UR carélienne);
2572 casemates et bunkers pour mitrailleuses.
La plupart des structures construites étaient situées dans l'UR de Minsk: 33 pièces d'artillerie, 114 anti-char, 401 mitrailleuses. Certaines UR, n'avaient pas de positions d'artillerie (UR Polotsk) ou d'antichar (UR Mozyr, Korostensk, Letichevsky, Rybnitsa).
La casemate dans son environnement (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019
Les nouvelles UR d'Ostrov et de Sebej dans le district militaire de Leningrad couvraient des zones auparavant non protégées sur la frontière avec la Lituanie, entre les UR de Pskov et de Polotsk. Dans l'UR d'Ostrov, de 1938 à 1940, environ 70 casemates ont été construites sur les 250 prévus et environ 7 km de passages souterrains. L'UR d'Ostrov avait une longueur maximale de 50 km le long de la frontière et comprenait une position avancée. L'UR a été construite de manière à ce que ses flancs soient protégés au maximum par des barrières naturelles.
Casemate du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Désarmement
Après l'annexion de la Biélorussie occidentale, de l'Ukraine occidentale, des républiques Baltes, et de la Bessarabie à l'URSS en 1939-1940, tous les travaux ont été arrêtés, la "Ligne Staline" a été mise en veille, au moment du début de la construction d'une nouvelle ligne, la "ligne Molotov" à environ 300 km vers l'ouest.
Bien qu’elle ait été retirée du combat permanent, la "Ligne Staline" a joué un rôle au début de la Grande Guerre patriotique. Certaines des UR occupées au début 1941 par des bataillons de mitrailleuses qui leur étaient affectés au aussi par des unités en retraite de l'Armée rouge, ont résisté à l'ennemi pendant plusieurs jours, jusqu'à deux semaines.
L'armement de la "Ligne Staline" a été partiellement retiré et remis dans les dépôts ou transférés vers de nouvelles fortifications.
Les combats sur l'UR d'Ostrov ont eu lieu dans les premiers jours de juillet 1941 lors de l'avancée des troupes allemandes, et en juillet 1944 lors de la libération de la région de Pskov.
Tranchées autour de la casemate du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Le 4 juillet 1941, la Division d'artillerie, les mitrailleuses et les compagnies de formation de la zone fortifiée d'Ostrov y ont opposé une résistance obstinée aux nazis, retardant les attaques de la 6e Division de Panzers pendant 15 heures consécutives.
Lors de la libération de la région de Pskov en juillet 1944, des combats ont également eu lieu sur la «ligne Staline», et après la libération, les unités militaires de l'Armée rouge ont éliminé des bunkers les bandes de «frères de la forêt», partisans estoniens, lettons et lituaniens opposés au pouvoir soviétique.
Accès aux pièces souterraines de la casemate du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Un musée a été ouvert le 22 juin 2009 à Kholmatka, à 5 km du village de Sakharkino et 38 km d'Ostrov. Ce Musée-mémorial de la Ligne Staline est une annexe du "Musée d'Histoire Militaire de la région de Pskov" à Ostrov, il s'étend sur une surface de 18,5 hectares. Avec les efforts du personnel du musée et des passionnés du groupe de recherche des alentours de Kholmatka ont permis de reconstituer les fortifications de la "ligne Staline".
Sukhoï SU-25 du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Actuellement le musée rassemble des vestiges de la Grande guerre patriotique. Dans un bâtiment fermé sont reconstituées des scènes de batailles, il renferme aussi divers matériels militaires...
A l'extérieur et sous un abri sont présentés des véhicules militaires, des canons, des chars, des munitions et un avion de combat...
Il est possible de visiter une casemate en partie dégagée, avec des tranchées.
La visite se termine au mémorial rassemblant les restes des militaires découverts lors des fouilles des champs de bataille.
Empennage du Sukhoï SU-25 du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Une chapelle a également été construite, avec un cimetière, où une équipe de recherche dirigée par le directeur du musée d'Ostrov G. P. Mikhaïlovich ont enterré les restes des soldats trouvés sur les champs de bataille.
Chapelle et vue partielle du Mémorial du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Mémorial du musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Il y a un mini-musée en plein air qui présente un char T-34, un tracteur d'artillerie "Stalinets", un GAZ-AA, un GAZ-67, des mortiers, et autres expositions intéressantes, parfaitement restaurées par les mains habiles des participants aux recherches.
Char T-34 "Audacieux" - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Char SU-76 en pièces détachées - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Tracteur d'artillerie Stalinets - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
À l'occasion du 67e anniversaire de la libération des envahisseurs nazis du district d'Ostrov, le 23 juillet 2011, un canon antichar du ZIS-2 de 1941, un canon ZIS-3 de 1942, un obusier D-30 échantillon de 1960 et un certain nombre d'autres canons ont été transférés à l'exposition du musée
Canon antichar ZIS-2,55 (1941) - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Canon antichar ZIS-3 (76 mm) (1942) - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Obusier D-30 (122 mm) (1960) - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Véhicule GAZ-67B - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Camion GAZ-AA - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
"Moskvich" (1946 et plus) - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Mitrailleuse - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Scène de combat - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Motos anciennes - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Vélomoteurs anciens - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Bicyclettes anciennes - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Opérateur radiob - musée de Kholmatka (Photo: Alain BIGOU le 23 mai 2019)
Bien sûr, depuis la guerre, rien d'autre que des bunkers n'a survécu, les tranchées, les chevaux de frise, les barbelés ont été reconstruits. Plusieurs fois par an ont lieu sur le site des reconstitutions militaro-historique des événements.
La visite de la ligne Staline mérite le détour, elle vous imprègnera de l'histoire de la défense acharnée de la patrie contre les ennemis, vous y verrez la reconstitution des champs de batailles passées et des fortifications uniques. L'esprit de la Grande Victoire plane ici dans tous les coins!
Cette page n'est qu'un résumé de ce qu'il est possible de voir dans le musée de la "Ligne Staline".
Consultez l'album "Ligne Staline" dans ce blog.
Traduit et adapté du site Anton LiveJournal et de Wikipedia